16 février 2012 : Un acteur condamné pour diffamation envers l'islam (Le Caire)

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Adel Imam

Adel Imam, bientôt 72 ans, l'un des acteurs les plus populaires en Égypte et dans le monde arabe, a été condamné par contumace à trois mois de prison et de travaux forcés pour "diffamation envers l'islam" dans des rôles joués au cinéma et au théâtre (AFP, 3-2-2012). "Je vais faire appel de la sentence" a déclaré la star égyptienne qui a joué dans plus de 100 films et 10 pièces de théâtre, hautement appréciés du public arabe pour leur sarcasme à l'égard des leaders et des religieux. "Tous les films ou pièces de théâtre dans lesquels j'ai joué ont été soumis à la censure. Si celle-ci les avait jugés diffamatoires, elle les aurait interdits", a dit M. Imam. Parmi les oeuvres incriminées figureraient le film Al-Irhabi (Le Terroriste), dans lequel il joue le rôle d'un musulman fondamentaliste, link, le film Morgan Ahmed Morgan, où il joue le rôle d'un homme d'affaires corrompu, la pièce de théâtre Al-Zaeem (Le leader), une comédie où il tourne en dérision les leaders autocratiques de la région. link
Depuis 2000, Adel Imam a servi comme ambassadeur de bonne volonté pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). "Durant sa riche carrière, il a mêlé humour et tristesse pour dépeindre les gens ordinaires qui sont victimes d'injustice", écrit le HCR dans une biographie de l'acteur. "Pour ces raisons, Imam est devenu un symbole pour les gens, promouvant la tolérance et les droits de l'Homme dans le monde arabe".
Adel Imam a également joué dans "L'Immeuble Yacoubian", adapté du roman de l'écrivain Alaa Al-Aswani. Le film avait obtenu en 2006 le Grand Prix IMA (Institut du monde arabe) du long métrage, et Adel Imam avait reçu le prix du meilleur acteur avec Khaled al-Saxi et Nour al-Chérif. Sa pièce L'École des rebelles/cancres (Madrassat al mochaghibyne) est considérée comme "la meilleure pièce théâtrale arabe de tous les temps."

 

L'Égypte s'engagerait-t-elle dans la même voie que la Tunisie?
Pour mémoire, en mai 2011, la cinéaste tunisienne Nadia El Fani avait été menacée de mort parce qu'athée. Le 26 juin 2011, à Tunis, le cinéma Afric'Art, où était projeté son  film "Ni Allah ni maître", était attaqué par des salafistes au cri de "La Tunisie est un État islamique". Suite à la polémique, Nadia El Fani modifiait le titre de son film en  "Laïcité, inch'Allah".
Dimanche 9 octobre 2011, le siège de la télévision privée tunisienne Nessma avait été assailli par près de 300 salafistes, qui menaçaient de brûler les locaux et de tuer des journalistes, suite à la diffusion du film d'animation franco-iranien "Persepolis" et d'un débat sur l'intégrisme religieux. Une séquence du film de Marjane Sartrapi et Vincent Paronnaud - Prix du jury au festival de Cannes en 2007 - avait été jugée particulièrement blasphématoire par les manifestants: celle où l’héroïne du film imagine Dieu, sous la forme d'un vieil homme barbu. Le procès pour "atteinte au culte religieux"  intenté contre Nabil Karoui,  propriétaire de Nessma, a été reporté au 19 avril 2012.

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C
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