3 septembre 2010: Diffusé en Allemagne, le documentaire est déprogrammé en France

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La chaîne de télévision franco-allemande Arte a déprogrammé, à la dernière minute, le documentaire de Cathy Sanchez intitulé "La cité du mâle" qui devait être diffusé mardi 31 août  à 22h20, "certains protagonistes se sentant en danger". "La cité du mâle" a été filmé dans la cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) où, en 2002, une jeune fille (Sohane, 17 ans)  avait été brûlée vive dans un local à poubelles par son ex-petit ami. S'il n'a pu être vu en France, le film a été diffusé en Allemagne "où les mêmes problèmes ne se posaient pas, parce que les gens sont entièrement doublés", a indiqué le directeur adjoint des programmes d'Arte France
"On donne un signal terrifiant à ces filles qui ont accepté de se confier à nous. C'était une première, un tel film n'avait jamais été fait, et voilà qu'on leur signifie qu'il y a des zones de non-droit où l'on ne peut plus informer. Que ces types peuvent gagner et faire interdire un film. La question de la censure est beaucoup plus grave que tout le reste, finalement" a déclaré, à Rue89, Daniel Leconte,  responsable de Doc en Stock et producteur du  film. Le journaliste, prix Albert Londres, regrette d'avoir dû céder face aux "pressions de caïds de banlieue" (Libération). Il affirme que c'est la première fois, depuis 1982, qu'un de ses films est déprogrammé. Il s'agissait alors d'un documentaire tourné clandestinement en Union soviétique. La direction d'Arte, qui souligne que cet incident est "très très rare", compte reprogrammer le documentaire, après enquête sur la réalité des menaces rapportées: "La dimension essentielle du problème semble concerner la préservation de l'anonymat de ces témoignages, des questions de floutage, etc."
Au cours de cette soirée thématique intitulée "Femmes: pourquoi tant de haine?", les téléspectateurs français n'auront pu finalement voir qu'un des deux documentaires prévus: "Quand le rap dérape". Tourné aux États-Unis, ce reportage montre les campagnes menées auprès des maisons de disques par différentes associations afro-américaines pour faire interdire le courant machiste et sexiste de "gangsta rap", habitué à traiter les femmes de "chiennes" et de "putes" dans les textes de ses chansons et clips.

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