12 février 2012: Un acte isolé ?
Le temps des malicieuses clavistes de Libération est bien fini. Pourtant... un mot de 6 lettres entre parenthèses, glissé parmi les 178 pages du magazine de programmes Télé 2 semaines (n°252, du 11 au 24 février), a échappé à la vigilance des correcteurs et autres modérateurs, contournant les circuits habituels de validation et de relecture. L'adverbe "dehors!" a été ajouté par une main anonyme à la suite du nom de Nicolas Sarkozy dans le texte de présentation du programme d'Arte du 14 février, 20h35 (Françallemagne: un destin, deux mondes ).
Ce détournement de texte a déclenché un communiqué de Prisma Presse, éditeur du titre, qui dénonce "un acte de malveillance" et "se réserve le droit d’engager toute action, y compris judiciaire, contre le ou les auteurs de cet acte délictueux, contraire à la déontologie journalistique".
Le groupe Prisma Presse a présenté ses excuses aux lecteurs ainsi qu'au président de la République.
Cet incident intervient alors que Prisma Presse externalise la confection des grilles de programmes de ses magazines télé (Télé-2-Semaines, Télé Loisirs et TV Grandes chaînes) pour les confier à une filiale du groupe Lagardère. Le syndicat SNJ-CGT de Prisma a déclaré qu'il n'y a, selon lui, aucune relation entre «ce commentaire malveillant à l'égard du Président et le conflit qui a mobilisé (en janvier) les salariés. Le commentaire intempestif est le fruit d'un acte isolé». (France-soir, Nouvel'obs, Le Point, 7-2-2012)
En septembre 2011, Prisma Presse avait attiré l'attention du Canard enchaîné (14-9), puis de l'Observatoire de la censure (25-9). Dans un numéro thématique sur "La France sous l'Occupation", le magazine Géo Histoire, appartenant à Prisma Presse (Femme actuelle, Gala, Voici...,) avait supprimé au dernier moment un article de cinq pages intitulé "Quand guerre rimait avec affaires". La régie publicitaire de Prisma Presse, n'avait pas apprécié dans ce dossier une page évoquant le passé du bagagiste Henry Vuitton, collaborateur notoire pendant la Seconde guerre mondiale. La marque Louis Vuitton étant actuellement la propriété du groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, Prisma Presse n'avait pas pris le risque de déplaire à l'un de ses plus gros annonceurs et l'article était passé à la trappe.