21 novembre 2011: Trois psychanalystes demandent l'interdiction d'un film sur l'autisme, "Le Mur" (Lille)
Dans son documentaire (52') "Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme", Sophie Robert questionne onze experts sur cet handicap mental qui touche particulièrement les garçons (3 à 4 pour une fille) et concernerait plus de 400.000 personnes.
Trois des participants au film, Esthela Solano Suarez, Eric Laurent et Alexandre Stevens, psychanalystes, membres de l'École de la cause freudienne, ont demandé l'interdiction de sa diffusion audiovisuelle et cinématographique, sur DVD et sur Internet. Les trois psychanalystes estiment, selon leurs avocats, qu'ils sont tombés dans un "piège", que leurs propos et leur pensée ont été "réduits et déformés par le sens des commentaires". Ils parlent d' "une entreprise polémique destinée à ridiculiser la psychanalyse au profit des traitements cognitivo-comportementalistes (TCC)" (Rue89, 4-11-2011).
Acquise majoritairement aux théories psychanalytiques freudiennes et lacaniennes, la psychiatrie, en France, considère l'autisme comme une psychose, provoquée par une mère dépressive ou "incestueuse", ou un père absent, transparent, soumis à la mère. Cette conception, dominante en France, verrouillerait d'autres approches. Dans un autre film de Sophie Robert, le Dr Monica Zilbovicious (psychiatre, directrice de recherche à l'INSERM) explique que "l'autisme est un trouble envahissant du développement et non pas une psychose". Selon elle, cette pathologie serait liée à des facteurs génétiques. Avec d'autres chercheurs, elle pointe des anomalies repérées dans la région du sillon temporal supérieur qui pourraient altérer le processus de reconnaissance de l'autre (visage, voix) et entraver la possibilité d'un lien social. Par ailleurs, des critiques très sévères sont formulées à l'encontre des psychiatres. Pour Cixi (Médiapart, 10-11-2011), ils "isolent les enfants autistes de leurs parents, s'opposent à leur socialisation et scolarisation, culpabilisent les parents et instillent le doute d'une potentielle maltraitance de la part des parents et en particulier de la mère" et ce "sans contrôle de résultat".
Le tribunal des référés de Lille statuera d’abord le 29 novembre sur la demande de saisie de l’intégralité des rushes de Sophie Robert. L’affaire sera jugée sur le fond par le tribunal de grande instance de Lille le 8 décembre. Le film a été projeté au cinéma L'Univers de Lille, il est visible sur le net.
Voir ici la bande annonce link, là le film link.