6 juillet 2010: Après la censure, licenciements en cours à la FNAC (Nice)
L' "agitateur culturel " serait-il fâché avec la liberté d'expression et le code du travail? Organisatrice en mars 2010 d'un concours de photo amateur, la Fnac de Nice avait retiré "l'oeuvre de l'esprit" lauréate dans la catégorie "politiquement incorrect", ne l'avait pas exposée et s'était excusée auprès de ses clients choqués. Faut-il rappeller que le cliché incriminé représentait un jeune homme s'essuyant le fondement avec un drapeau tricolore?
22 avril 2010 : "Il n'y a pas d'outrage au drapeau national dans le cas d'une oeuvre de l'esprit "
Suite au scandale, on apprend (Rue89, 1er juillet 2010) que l'enseigne de distribution a engagé deux procédures de licenciement pour faute grave à l’encontre de la directrice de la communication du magasin de Nice et d'un cadre parisien de l’action culturelle. Elle leur reproche d’avoir "mêlé son nom" à la photographie controversée qui lui avait attiré les foudres d’élus UMP et du gouvernement.
De son côté, ce dernier n'est pas resté inactif. Début juin, Il a déposé au Conseil d'État un projet de décret visant à compléter la législation de 2003 sur le "délit d’outrage au drapeau ou à l’hymne national lors d’une manifestation organisée", puni actuellement de 7.500 euros d’amende, assortis de six mois d’emprisonnement lorsqu’il est commis en bande organisée. Ce texte de circonstance a pour but de combler les deux failles de l'arsenal juridique révélées par l'affaire niçoise : permettre de sanctionner les "oeuvres de l'esprit" outrageant l'emblème national - ce qui limitera la liberté d'expression artistique - et leur «diffusion par tout moyen", ce qui risque de porter atteinte au droit à l'information. La photo lauréate du concours organisé par la FNAC avait été amplement reproduite dans la presse nationale, internationale et fait le tour du monde sur internet.
Dessin de Siné paru dans L'Enragé du 10 juin 1968